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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/288

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d’abord que pour une plaisanterie ; mais elle est médusée en voyant le colonel dépouiller, d’une main habile, Élise de tous ses vêtemens. Il l’enlève aussitôt dans ses bras, et la pose sur un large divan, témoin commode et discret des doux ébats d’Alexandrine. Il court ensuite à celle-ci, et la débarrasse, avec non moins de promptitude, des voiles qui la couvrent. Le colonel paraît transporté ; on s’aperçoit déjà des changemens merveilleux qu’a produits ce fruit de son imagination ; il a repris une vigueur que les caresses d’Alexandrine n’avaient pu faire renaître. Elle ne sait si elle doit se prêter au bizarre caprice du colonel ; sa vanité souffre cruellement d’être mise au niveau d’une petite grisette, et de partager avec elle les caresses de son amant ; mais cette folie tournera au profit du