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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/293

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folies non moins enivrantes. Cette scène avait fait oublier les distances : Alexandrine ne voyait plus dans Élise qu’un instrument de plaisir ; et l’espèce de crainte, qui avait d’abord modéré les transports de celle-ci, s’était entièrement dissipée. Toutes deux travaillent avec une égale ardeur à réveiller les desirs du colonel ; bientôt le succès couronne leurs efforts ; le phénix renaît de ses cendres. Élise espérait avoir son tour ; Alexandrine était bien résolue de n’y pas consentir, mais elle craignait que le colonel ne le desirât : alors sa volonté eût compté pour peu de chose. Elle s’efforçait donc de mériter une préférence que le plaisir et l’orgueil lui faisaient également desirer. Charles paraissait incertain, et partageait ses caresses avec une égalité qui laissait aux deux rivales l’espoir du triomphe.