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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/315

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les soins empressés du sien ; mais plus alarmée que les autres, sa terreur surmontait son aversion ; le comte toujours avantageux croyait que ces craintes n’étaient qu’un prétexte qu’Amélie était bien aise de saisir pour encourager ses familiarités ; la barque vint à chavirer plus fortement qu’elle n’avait fait encore. Amélie éperdue saisit de ses deux mains le bras du comte, qui, croyant toujours qu’elle joue la comédie, profite du moment où elle penche sa tête vers lui pour lui donner un baiser. Amélie, aussi surprise qu’offensée, s’éloigne avec précipitation, et tombe dans l’eau, où bientôt elle disparaît. Sur-le-champ le duc se jette à la nage ; il voit Amélie qui lutte contre l’onde ; il la saisit dans ses bras, et la rapporte dans la gondole. Amélie parut en être quitte pour la peur ;