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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/318

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de l’autre main du duc, et parvint en peu d’instans à la réchauffer. Le duc poussa quelques soupirs ; son extrême pâleur commençait à se dissiper. Madame Durancy, certaine qu’il allait recouvrer l’usage de ses sens, fit sortir tout le monde, et resta seule près de lui avec sa pupille.

La présence de tant de témoins avait à peine pu retenir les caresses d’Amélie ; mais, dès qu’ils furent éloignés, elle se livra avec toute l’effervescence de son caractère aux transports qui l’agitaient ; elle était exaltée par l’idée qu’en communiquant au duc une chaleur vivifiante, elle venait de le rendre à la vie. Afin d’achever son ouvrage, elle le couvrait de mille baisers, elle posait la main du duc sur son sein, elle collait sa joue sur la sienne ; puis elle remarquait avec délice la légère teinte