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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/322

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amour, contraint jusqu’alors, ressemblait au torrent qui vient de rompre la digue qui s’opposait à ses fureurs. Il déchirait sans pitié sa victime, dont les pleurs et les cris paraissaient l’exciter encore. Enfin, le succès couronna ses efforts, il entra victorieux dans la place à travers les flots de sang qu’il avait fait couler. Rendu plus humble par ses propres triomphes, le duc tomba sans force entre les bras d’Amélie.

Le duc, sorti de son extase, prodigua à sa maîtresse les caresses les plus passionnées. Honteux de la violence qu’il avait employée, et se reprochant avec amertume les angoisses cruelles que souffrait Amélie, il s’efforça d’y apporter le seul remède qui fût en sa puissance. Pour guérir plus sûrement ce mal, il voulut le prendre à sa source ; il s’enivra