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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/323

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avec fureur du sang précieux qu’il n’avait pas craint de répandre ; sa bouche amoureuse parvint enfin à calmer les souffrances qu’avait produites cette dangereuse blessure.

Amélie paraissait privée du sentiment ; une seconde victoire que remporta le duc, en réveillant ses premières douleurs, la rendit à la vie ; en vain s’efforça-t-elle de s’échapper de ses bras : on ne rompt point une pareille chaîne ; bientôt elle sentit l’aiguillon du plaisir, la nature exerça ses droits, et la tendre Amélie partagea l’ivresse du duc qui la vit expirer au moment où il perdait la vie.

Combien ce moment de bonheur coûta de larmes à la triste Amélie ! quel fut son désespoir en recouvrant la raison ! toute la tendresse qu’elle avait pour le duc, sembla faire place