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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/325

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de voir enfin cette fière vertu forcée de s’humilier : elle s’arrêta pour jouir un moment de sa honte ; ses yeux brillaient d’une joie pleine de malignité, le duc le premier rompit le silence ; daignez intercéder pour moi, madame, lui dit-il. Amélie dit qu’elle me hait autant que je l’adore ; elle m’ordonne de la fuir au moment où je viens d’acquérir le droit de ne plus m’en séparer ; elle prétend que j’ai commis le plus grand des outrages quand je n’ai fait que céder à la voix de l’amour ; éclairez-la, madame, sur une fausse délicatesse, rassurez son ame alarmée, et surtout faites qu’elle me pardonne !

Hé quoi ! s’écria madame Durancy avec un air de surprise : lorsqu’Amélie n’a d’autre chose à redouter que ma colère, est-ce à moi d’essayer à la calmer ? Vous n’êtes point à blâmer,