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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/324

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à l’aversion la plus complète ; elle s’arracha de ses bras avec horreur ; elle frémissait dès qu’il voulait l’approcher ; elle poussait des sanglots déchirans, et lui ordonnait de sortir de sa présence. Le duc ne concevait pas d’où pouvait naître une telle fureur ; en revenant à la vie, il s’était trouvé seul avec Amélie. Amélie nue dans ses bras, lui prodiguant de son plein gré les plus tendres caresses, pouvait-elle s’offenser de sa témérité !

Madame Durancy accourut aux cris de sa pupille ; elle seule était cause de sa faute, elle l’avait à dessein laissée près du duc, après avoir porté son exaltation jusqu’à l’égarement ; elle était persuadée d’avance qu’Amélie tomberait dans ce dernier piége ; les larmes qu’elle lui vit répandre, la convainquirent qu’elle ne s’était pas trompée ; elle triomphait