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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/333

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sée sans l’en prévenir, et n’avait reparu que lorsque le crime avait été consommé. Amélie, après avoir fait ces rapprochemens, demeura convaincue qu’Alexandrine avait médité sa perte : cette idée lui fit horreur ; mais elle voulut en vain s’en distraire, tout concourait à l’y affermir.

Elle se voyait à jamais séparée d’Ernest, d’Ernest qu’elle aimait tant ! Elle n’avait plus que l’alternative de son mépris ou de sa haine ; peut-être lui faudrait-il souffrir tous les deux ! Si elle lui faisait l’aveu de sa faute, toute involontaire qu’elle était, le mépris d’Ernest serait la récompense de sa franchise ; si elle se refusait à leur hymen sans assigner la véritable cause qui pût les désunir, il la croirait inconstante, légère, il maudirait son étrange caprice, et finirait par la haïr ! L’idée d’épouser son amant en