Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 92 )

lui cachant son outrage, ne lui vint pas à l’esprit : toute autre à sa place aurait sans doute adopté ce plan ; mais Amélie ne pensait pas comme une autre.

Jamais elle n’avait senti plus vivement la perte de sa fortune ; si elle avait eu de quoi subvenir au plus strict nécessaire, elle se serait hâtée de quitter une maison où elle n’avait à attendre que de nouvelles insultes. Entièrement dans la dépendance de madame Durancy, elle serait sans doute obligée de revoir le duc ; et pourrait-elle le revoir sans mourir de honte ! comment souffrirait-elle de nouvelles assiduités de la part d’un homme qu’elle devait abhorrer ; et si madame Durancy l’exigeait, comment s’y soustrairait-elle ? Amélie se perdait dans ces douloureuses pensées ; le jour la surprit pleurant encore : sa