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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/342

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nous y faut renoncer. Je vous le répète, Amélie, vous recevrez le duc ce soir, ou demain vous sortirez de chez moi.

Daignez avoir pitié de moi, madame, s’écria la tremblante Amélie en se jetant aux genoux d’Alexandrine ! ne me privez pas de votre protection, et surtout n’exigez pas que je revoie le duc : mes sentimens sont sans doute erronés, puisqu’ils diffèrent des vôtres ; plaignez mon erreur et ne m’en blâmez pas. Je me vaincrai peut-être ; mais ma douleur est encore si nouvelle ! elle est si vive ! Vous en auriez pitié, madame, si vous pouviez lire au fond de mon cœur.

Je ne puis avoir pitié d’une douleur ou feinte ou ridicule ; je vous ai parlé le langage de la raison, c’est à vous d’en profiter. Vous connaissez