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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/343

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mes ordres, il faut m’obéir, je vous laisse pour vous y préparer.

Amélie resta consternée et dans l’indécision la plus pénible ; elle ne pouvait quitter la maison de madame Durancy sans s’exposer à la plus affreuse indigence, peut-être à quelque chose de pis ; car qui la protégerait contre les insultes auxquelles son âge et son inexpérience la laisseraient en butte ! — Mais comment se retrouver avec le duc ! comment soutenir ses regards ! comment se soustraire aux nouvelles tentatives que ses premiers succès semblaient autoriser ! — Amélie resta jusqu’au soir en proie à ces mortelles incertitudes ; on l’avait fait, à sa prière, servir dans son appartement, où elle était restée dans le plus grand négligé. Élise, touchée des larmes que répandait sa maîtresse, l’avait en vain suppliée de lui en dire