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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/355

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liée avec cette femme ! reprit Alexandrine : je vous préviens, colonel, qu’il n’en sera rien ; sa présence me déplaît déjà ; et si vous ne pouvez la faire retirer avant le bal, faites du moins qu’elle ne reparaisse jamais chez moi.

Chez vous ! reprit le colonel, d’un ton dédaigneux, je suis votre époux, madame, et l’on ne recevra plus ici d’autres ordres que les miens.

Alexandrine lança un regard foudroyant qui n’excita chez le colonel qu’un impertinent sourire. Ce fut alors qu’elle vit l’énorme faute qu’elle avait faite en sacrifiant son indépendance à un homme qu’elle connaissait depuis si long-temps capable de mésuser de ses droits. Cet époux n’était pas comme le premier, un vieillard débile qu’elle pouvait asservir à son gré, c’était un tyran cruel