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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/366

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de leur invincible amant. L’une était fatiguée de recevoir, l’autre l’était de demander en vain ; le colonel le fut enfin de ses prodigalités, et tous trois s’endormirent dans les bras l’un de l’autre.

Le lendemain matin, le colonel fit évader madame de Saint-Hilaire sans qu’on l’aperçût. Alexandrine, restée seule avec lui, aurait bien voulu parler en épouse outragée ; mais elle s’en était ôtée le droit par sa conduite, et le colonel lui en ôta jusqu’à l’envie en faisant dans ses bras une libation à l’Amour.

Alexandrine ne fut pas long-temps à s’apercevoir qu’au lieu de parvenir à fixer son amant, en lui donnant de nouveaux liens, elle s’en était privée à jamais. Chaque jour il la négligeait davantage ; et, ce qui n’était pas moins douloureux pour elle, chaque jour