Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/379

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lui seul n’est pas malheureux, car il ignore son malheur.

Ernest, plein des regrets de s’éloigner de son amie, se livrait, pour les adoucir, à toutes les chimères de son imagination ; il anticipait sur les temps à venir, il se croyait déjà possesseur de richesses immenses ; comblé des dons de la fortune, l’amour ne lui était pas moins favorable, il épousait sa chère Amélie, et trouvait près d’elle un bonheur parfait et durable. Bercé de ces douces illusions, Ernest arriva à Saint-Domingue ; et, muni de la lettre de M. de Saint-Far, il alla se présenter chez M. Duclusel qui, au seul surnom de son ami, sauta au cou du jeune homme, dans un transport de joie impossible à décrire ; puis demandant la permission de lire la lettre, il en rompit le cachet avec em-