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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/385

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leur séjour ; tous les visages étaient rians, on travaillait avec ardeur, on se reposait avec délices ; l’ordre et l’abondance régnaient partout, c’était le temple du goût et des mœurs ; Laure en était la divinité bienfaisante ; on ne pouvait la voir sans la trouver belle, l’entendre sans en être charmé ; et pour ne pas lui rendre les armes, il fallait aimer Amélie.

On regarda, dans les premiers jours, Ernest comme de la famille, et bientôt il s’en crut lui-même. Il captiva leurs efforts, la bienveillance de tout le monde. Son assiduité au travail, son intelligence, sa droiture lui gagnèrent l’estime et la considération de son protecteur ; son bon ton, ses prévenances délicates, le firent aimer de madame Duclusel ; tous les subalternes le chérissaient par son humeur affable ; partout on chantait