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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/384

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tage lui avait fait prendre sur eux un ascendant dont elle se servait peu, les assujétissait à ses volontés : son père, charmé de voir en elle un être supérieur, était son premier esclave. Sa mère, douce, indulgente, l’adorait et ne s’apercevait pas même de ses défauts. Il lui semblait naturel que tout ployât devant sa fille, elle était faite pour commander à l’univers. — Une pareille éducation aurait fait de Laure une femme insupportable, si la bonté de son naturel n’en avait en partie prévenu les suites : mais son cœur était excellent, son ame grande, généreuse ; son unique défaut était le desir de dominer, et ce défaut était adouci par le besoin de plaire et d’être aimé.

L’habitation de M. Duclusel ressemble à celle d’un ancien patriarche, la paix et le bonheur y avaient fixé