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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/390

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générosité le touchait moins encore par les avantages qui en résultaient pour lui, que par l’ingénieuse délicatesse avec laquelle M. Duclusel la lui avait fait accepter. Ce digne bienfaiteur, en voulant se soustraire à sa reconnaissance, l’avait centuplée ; mais combien ce sentiment était doux pour le cœur d’Ernest !

Laure n’était pas la seule que les agrémens d’Ernest avaient su toucher. Plusieurs jeunes créoles, non moins riches et non moins belles, s’enflammèrent pour le charmant Français ; mais Ernest avait trop d’amour pour devenir inconstant, trop d’honneur pour abuser des femmes aimantes et crédules. Son air réservé, sa politesse froide, les convainquirent que leurs efforts pour le charmer seraient vains ; elles cru-