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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/395

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cause ; mais ce mal est extrême, car il me dévore nuit et jour. Pardonne à Zizi d’oser t’aimer : son offense est involontaire ; et si tu voulais la punir en proportion de sa tendresse, il faudrait la faire mourir.

Ce discours redoubla la surprise d’Ernest. Une femme déclarant son amour dans la posture la plus suppliante, et le conjurant à mains jointes de ne pas l’en punir, était un spectacle aussi neuf que singulier ; il regarda Zizi, comme pour s’assurer si elle parlait sérieusement. Cet examen fut tout à l’avantage de la jeune négresse ; sa figure était agréable, ses dents d’un émail parfait, sa taille souple et bien prise, et son sein qu’agitaient la crainte et le desir était d’une forme charmante. Zizi s’était jetée de nouveau aux pieds d’Ernest, dont elle embrassait les