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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/403

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parer de vous. Quant au sort de mademoiselle de Saint-Far, reposez-vous-en sur moi ; la moitié de ma fortune la dédommagera de l’époux dont je la prive ; l’autre moitié servira de dot à ma fille Laure ; avec ses richesses, sa beauté, son amour, pourrait-elle essuyer un refus ?

Non, Monsieur, car on ne refuse point quand on n’a pas le pouvoir d’accepter. Je vous le répète, je me regarde comme l’époux d’Amélie, j’ai juré de l’être ; et mes sermens, pour être sacrés, n’ont pas besoin d’avoir été sanctifiés par les autels.

Ah ! mon père, s’écria Laure en se précipitant dans la chambre, respectez les sentimens d’Ernest ; en me désespérant, ils me justifient ; on peut, sans faiblesse, adorer un pareil homme ! Qu’il épouse son Amélie, qu’elle devienne ma sœur : sous ce