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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/402

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unissent à la fille de mon ami ; mais lorsqu’il s’agit d’arracher la mienne au tombeau, pourrais-je hésiter un moment sans barbarie ?

Monsieur, reprit Ernest avec une douceur mêlée de fermeté, je ne saurais croire que la vie de mademoiselle Laure dépende de mes sentimens ; elle a su, dès le premier jour, que j’aimerais Amélie si j’étais son époux ; personne ne pourrait songer à me faire rompre des liens indissolubles, ceux qui m’attachent à elle ne sont pas moins sacrés pour moi ; le sort d’Amélie dépend du mien, et je perdrais votre estime si je pouvais l’abandonner.

Ernest, on ne cesse point d’être estimable quand on se sacrifie pour sauver la vie de son semblable. Amélie ne peut vous aimer autant que ma fille vous aime, car elle a pu se sé-