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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/408

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Lorsque Amélie reçut la lettre d’Ernest, dans laquelle il lui annonçait son retour, elle fut saisie du plus violent désespoir. Cet instant qui l’eût comblée de joie, si elle avait encore été digne de son amant, ne lui semblait plus que celui de sa condamnation ; l’erreur dans laquelle elle avait entretenu Ernest, l’avait aidée à supporter ses maux ; cette erreur allait être détruite, sa honte découverte. Ernest allait la haïr, la mépriser ; elle pouvait supporter le blâme de l’Univers, mais elle ne pouvait vivre sans l’estime d’Ernest.

Amélie craignant à tous momens de le voir arriver, voulut quitter Paris, afin de reculer au moins de quelques jours cette entrevue redoutable. Le duc qui s’empressait de satisfaire tous ses desirs, bien éloigné de deviner le motif de celui-