Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/417

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 175 )

temps de l’apprendre ? pourquoi hâter un si fatal moment ? pourquoi détruire une illusion, dont la perte doit me réduire au désespoir ?

Quelle que fût la bonté de ce raisonnement, Ernest, pressé par ce desir irrésistible qui nous porte à connaître notre destin, lors même que nous n’avons rien à en espérer, pénétra jusque dans l’intérieur du château. La première personne qu’il rencontra fut Élise ; elle lui demanda ce qu’il voulait. Ernest, trop ému, se trahit par le son de sa voix. Élise le reconnut aussitôt, et lui dit qu’elle allait avertir sa maîtresse. Garde-t-en bien, lui dit Ernest avec une vivacité dont il ne fut pas maître ! pourquoi veux-tu me priver du plaisir de la surprendre ? depuis quand faut-il m’annoncer chez elle ? — Je craignais l’excès de la joie que votre présence va lui causer, re-