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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/416

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sible ! mes soupçons sont autant d’injures ; je rougis d’oser l’accuser. Amélie m’aime toujours ; ce mot seul suffit pour la justifier.

Ernest, en proie tour à tour aux tourmens de la jalousie et aux remords d’accuser sa maîtresse, arriva enfin au château de C*** ; il avait laissé sa chaise à l’entrée du parc, et s’était enveloppé dans un grand manteau pour n’être pas reconnu ; il voulait pénétrer jusqu’à son Amélie sans que rien l’y ait préparé, afin de pouvoir mieux juger de l’effet que sa vue produirait sur elle. Son cœur battait en apercevant les murs qui renfermaient tout ce qu’il aimait ; ses craintes se réveillèrent avec une force nouvelle ; il s’arrêta quelques momens, et fut sur le point de renoncer au projet de surprendre Amélie. Si je suis trahi, se disait-il, ne sera-t-il pas toujours