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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/43

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gretter ses sacrifices ; elle eût voulu pouvoir en faire de plus grands encore ; un sourire de son amant, un mot passionné, étaient pour elle le comble du bonheur.

Le colonel parvint à l’asservir tellement à ses volontés, qu’elle n’osait plus faire une démarche sans son aveu. Sa vanité étant satisfaite, il ne songea plus qu’à ses plaisirs ; et la brûlante Alexandrine reçut enfin le prix de tant d’amour.

Le colonel possédait vraiment des qualités faites pour charmer la plus insensible ; et s’il avait rarement fixé, c’est que son caractère inconstant ne le lui avait jamais fait desirer. Tourner la tête à toutes les femmes, désunir les époux les plus fidèles, les amans les mieux assortis, avaient été jusqu’alors son but unique et son plus grand plaisir. Il savait feindre