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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/44

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l’amour et s’en garantir : voilà ce qui le rendait si dangereux. Il n’était pas plus amoureux d’Alexandrine, qu’il ne l’avait été de ses autres conquêtes ; mais comme l’amour propre le dirigeait toujours, et qu’il ne pouvait avoir de plus grands triomphes que de fixer une femme aussi légère, il résolut de profiter de cette occasion pour connaître si la constance offrait vraiment quelques plaisirs.

Cette liaison dura pendant près de trois années, à la grande surprise de tous ceux qui avaient connu les deux amans. L’amour d’Alexandrine subsistait toujours avec la même violence, ce n’était plus cette femme altière et coquette, dont les nombreux caprices étaient toujours satisfaits ; elle était devenue tendre et modeste, son amant seul attirait ses regards. Madame Durancy avait fait