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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/431

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rougis pas de commettre ; puisque tu as déserté l’étendard de la vertu, arbore au moins celui des esprits forts, ou bien des deux côtés tu ne trouveras que le mépris ; en vain espérons-nous donner le change sur nos actions : le monde, surtout, est un grand tribunal devant lequel il faut comparaître, mais il juge moins des fautes par leur nature même que par l’importance que nous y attachons ; en faisant ce que vulgairement on appelle le mal, si nous croyons bien faire, ce monde nous absout ; mais si nous montrons, par le soin perpétuel de cacher ou de pallier nos fautes, que nous les commettons avec connaissance de cause, c’est alors qu’il nous juge criminels, et nous méprise également par nos erreurs et par nos remords.

Je ne croirai jamais, madame, que