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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/432

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l’on pardonne la faiblesse en faveur de l’effronterie ; il faut avoir l’habitude du crime, pour oser le commettre au grand jour ; celui qui ne fut coupable qu’une fois, rougit, et frémit à l’idée de ne plus rougir. Mais qu’importe mes remords et pourquoi me les reprochez-vous ? c’est dans le silence qu’ils s’exhalent. Je ne vous trouble point par mes regrets superflus, daignez vous prêter à ma faiblesse, puisque vous donnez ce nom au desir de conserver l’estime d’Ernest ; feignez de vous opposer à notre hymen, pourriez-vous bien me refuser ?

Alexandrine, après s’être fait beaucoup prier, consentit enfin à se charger de cette rupture ; son triomphe était complet, car elle était, dans tous les cas, résolue de s’opposer à ce mariage ; cependant ce n’était pas de la manière dont Amélie le desirait qu’elle