Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/434

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 192 )

Dumesnil fut encore le prétexte de ses larmes. Ernest demanda vivement à voir Alexandrine. Amélie ne s’y opposa plus, et quelques moment après il la quitta, bien déterminé à ne pas ménager madame Dumesnil, si elle osait s’opposer à ses vœux.

Ernest fut surpris, en voyant l’altération qui s’était faite dans les traits d’Alexandrine ; il l’eût été plus encore, s’il avait su que ce ravage était l’ouvrage de quelques mois. Elle s’aperçut de l’effet que sa vue produisait sur lui, et son amour propre affecté augmenta le fiel que renfermait son cœur. Ernest entama de suite le sujet qui l’amenait près d’elle sans paraître craindre un refus : Amélie, lui répondit-elle, ne vous a-t-elle pas fait part de mes intentions ? — Oui, madame, reprit Ernest ; mais je n’ai pu la croire. — Votre incrédulité sur les