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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/442

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depuis qu’il lui présentait un avenir si délicieux. Ma tendre amie, ajouta-t-il, dans huit jours je m’enivrerai du plaisir de vous voir ; et je sens, par le besoin que j’en éprouve, que lorsque j’aurai acquis le droit d’être toujours près de vous, nulle puissance ne pourra m’obliger à vous quitter un instant. Cette lettre fit sur Amélie l’impression la plus forte ; l’opinion flatteuse que le duc avait d’elle, la releva à ses propres yeux. Jusqu’alors l’excès de ses remords avait abattu ses esprits ; elle se croyait arrivée au dernier degré de l’humiliation, parce qu’elle avait commis une faute, hélas ! trop commune, et dont on rougit si rarement. En devenant l’épouse du duc, elle recouvrait sa réputation ; elle faisait taire sa conscience ; elle satisfaisait son orgueil. Ah ! s’écria-t-elle, si le sacrifice d’un avenir si brillant pou-