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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/443

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vait atténuer ma faute aux yeux d’Ernest, avec quelle joie je renoncerais aux honneurs qui m’attendent ! Il faut l’essayer : je lui ferai l’aveu de ma faiblesse ; je lui dirai qu’aveuglée par mon ignorance, j’ai été victime de la duplicité ; que le crime, étranger à mon ame, m’a toujours causé la même horreur ; que j’ai perdu, avec mon innocence, et le bonheur, et la paix, mais que rien n’a pu me faire perdre mon amour. — Ernest sera touché du tableau de mes peines ; mes remords seront pour lui le gage de ma fidélité ; et le rang auquel je renonce lui prouvera qu’en le choisissant pour époux, mon desir n’est pas de rétablir ma réputation, mais de satisfaire mon cœur. Si mon Ernest me trouvait trop coupable pour me pardonner, je serais sans doute indigne de vivre, et je mettrais fin à une existence qui, dès