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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/444

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ce moment, me deviendrait odieuse. Ernest, c’est mon arrêt que tu dois prononcer ; c’est celui de mon trépas ou de mon bonheur ; mais, quel qu’il soit, j’aurai du moins le plaisir de te prouver ma tendresse, en vivant ou mourant pour toi.

Amélie, enflammée par cette idée, n’attendait plus qu’une occasion favorable pour faire à Ernest l’aveu pénible d’où dépendait son sort. Le lendemain il vint la voir ; sa vue lui causa un trouble extrême ; et, quoiqu’elle fût bien décidée à lui tout avouer, elle ne put s’empêcher de frémir en pensant aux suites funestes que pourrait avoir cette fatale confidence. Ses résolutions s’affaiblirent ; sa fermeté l’abandonna : elle repoussa les caresses d’Ernest ; et des larmes, qu’elle ne put retenir, inondèrent son joli visage. Ernest, ne pouvant deviner le