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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/446

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de même ; et mon bonheur ne peut être parfait, si je n’en suis convaincue. Aimer Amélie de Saint-Far, parée de tous les avantages de la jeunesse, portant un nom qui commande le respect, et brûlant d’un amour que tout mortel serait fier d’inspirer, est-ce donc là faire preuve d’une vive tendresse ? Non, sans doute : je ne vois là qu’un sentiment fort simple, et qui ne me satisfait point. Mais si, par un malheur dont je ne suis pas à l’abri, une maladie venait détruire le peu de charmes que je possède ; si quelque action cachée, que le hasard pourrait faire découvrir, flétrissait le nom dont je m’énorgueillis ; ou si la passion que tu m’inspires était de nature à pouvoir s’affaiblir, ton amour serait-il assez violent pour conserver sa première vivacité ? Voilà ce que je veux savoir, voilà ce qu’il faut m’apprendre. ―