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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/447

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Amélie, si tu perdais tes charmes, je ne t’en aimerais pas moins. Si ton nom perdait de son lustre par la faute de l’un des tiens, je suis trop juste pour t’en rendre responsable. Enfin, si je cessais de t’être cher, mon cœur ne pourrait imiter ton inconstance : est ce ainsi, qu’il faut aimer ? — Oui, cher Ernest, s’écria Amélie en se jetant dans ses bras, et se cachant le visage, c’est ainsi qu’il faut m’aimer ; mais ce n’est pas assez de le dire : une épreuve cruelle va m’assurer de ta sincérité. Apprends donc, ô mon ami ! apprends un secret fatal d’où dépend mon existence. Ton Amélie… Elle ne put achever ; un mouvement inconnu, qui la fit tressaillir, arrêta sur ses lèvres l’aveu qui s’en échappait. Amélie, saisie d’un effroi mortel, reste immobile, et cherche la cause de ce qui vient de se passer en