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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/453

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sa clémence, elle maudissait ses erreurs, et surtout Alexandrine qu’elle accusait de tous ses maux. Tel était l’état d’Amélie, lorsque le duc arriva ; il vola près d’elle, sans même demander à voir madame Dumesnil : qu’on juge de ce qu’il éprouva en entendant la femme qu’il adorait, lui adresser un discours passionné où le nom d’Ernest était répété mille fois : Cher amant, lui disait-elle, pardonne un crime involontaire où mon cœur n’eût point de part ; c’est l’odieuse Alexandrine qui m’a livrée ; sans elle, ton Amélie, toujours pure, toujours digne de toi, n’aurait jamais eu de larmes à répandre ; n’aimant que toi, ne vivant que pour toi, elle n’aurait connu que des jours heureux. Daigne me pardonner, cher Ernest ; les serpens rongeurs qui déchirent mon sein, t’ont vengé bien avant que