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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/454

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tu connusses mon offense. Je consens à mourir si tu l’ordonnes ; mais qu’avant de perdre la vie, je t’entendes au moins prononcer mon pardon.

Le duc, surpris d’un tel discours, en demanda l’explication à madame Dumesnil, qui, ayant appris son arrivée, était accourue chez sa pupille. Je partage votre étonnement, lui répondit-elle ; vous voyez l’effet d’un cerveau mal organisé, car c’est plutôt de la folie que du délire. Cet Ernest qui lui fait tourner l’esprit, est arrivé de Saint-Domingue depuis votre départ. Je n’ai pu les empêcher de se revoir ; mais j’étais bien loin d’imaginer qu’il eût conservé sur elle le moindre empire. Donner son cœur à l’un, et sa personne a l’autre, voilà certes un partage bien digne d’une fille à grands sentimens.

Amélie ! s’écria le duc sans écou-