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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/458

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tresse ; il entrait en fureur quand on parlait de son trépas : on fut obligé de lui cacher une partie de la vérité. Amélie empirait à chaque moment ; et le duc, devant lequel on n’osait plus s’entretenir de sa fin prochaine, se flattait qu’elle avançait vers sa guérison.

Le malheureux Ernest passait des jours encore plus affreux que ceux du duc ; il ne doutait pas de l’infidélité d’Amélie ; et cette certitude qui, dans d’autres temps, eût peut-être servi à étouffer son amour, ne faisait alors qu’accroître ses tourmens. Il avait vu Amélie prête à lui avouer sa faute ; l’excès de son repentir la mettait aux portes du tombeau. Quel être assez barbare aurait pu se livrer à son ressentiment, ou cesser de l’aimer quand elle allait cesser de vivre ! ― Ce qui mettait le comble au désespoir d’Er-