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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/457

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avait passés près d’elle, et sentait son cœur se briser à l’idée que ce bonheur était perdu pour lui.

Après quelques momens de calme, le délire d’Amélie se manifesta de nouveau ; le duc était encore près de son lit, elle continua à le prendre pour Ernest, et à lui tenir des discours sans suite, mais toujours passionnés, qui déchiraient l’ame du malheureux duc.

Amélie resta plusieurs jours dans cet affreux état, sans avoir un seul moment lucide. Le duc ne la quittait pas, et restait des heures entières tellement absorbé par sa douleur, qu’il n’entendait rien de ce qui se passait autour de lui. Il avait fait appeler les plus habiles médecins, qui tous désespéraient également de la malade. Le duc semblait vouloir les rendre responsables des jours de sa maî-