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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/461

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d’apprendre par l’excès même du délire d’Amélie, combien il en était aimé.

Après avoir tenu les discours les plus passionnés, auxquels Ernest avait été vingt fois près de répondre, Amélie s’écria avec l’accent le plus tendre : Ernest, je t’appellerai donc toujours en vain ! ― Emporté par son premier mouvement, il se précipite vers Amélie, et la serre dans ses bras avec violence : Ma tendre amie, s’écria-t-il en collant ses lèvres sur sa bouche brûlante ! reconnais ton Ernest ; tu l’appelais tout-à-l’heure, le voilà ; et tu ne lui dis plus rien ! — Amélie restait les yeux fixés sur son amant, et semblait chercher à se rappeler ses traits. Ernest continuait à la presser sur son cœur, à la couvrir de baisers, qu’il n’interrompait que pour la supplier de lui