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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/465

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pos et le bonheur. Si ton cœur m’est resté fidèle, je suis content ; c’est de lui seul dont je suis jaloux. Je jure de ne te parler jamais d’une fatale erreur que tu n’as que trop expiée par l’excès de tes remords ; nous quitterons Paris, nous irons habiter des lieux où rien ne te rappellera ta faiblesse : bientôt nous l’oublierons tous deux. Amélie, consens à vivre pour Ernest ; il t’aimera plus ardemment qu’il ne t’a jamais aimée ! — Mon bon ami, reprit-elle d’une voix faible, je sens tout le prix de ta délicatesse, elle augmenterait mes regrets s’il était possible qu’ils s’accrussent encore ; mais je ne m’en prévaudrai pas. Je ne pourrais vivre sans me rendre coupable d’ingratitude : si j’épousais le duc, je ferais ton malheur ; si je t’épousais, je ferais le sien. Morte, on me plaindra ; vivante, on me mépriserait : n’est-ce