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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/466

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pas ma sentence que je viens de prononcer ? — Et qui me consolera de ta perte ? — L’idée d’avoir adouci mes derniers momens. —

Amélie prononça ces mots avec une expression si touchante, ses yeux étaient remplis de tant d’amour, qu’Ernest en fut ému jusqu’aux larmes ; il voulut lui répondre, sa voix expira sur ses lèvres. Amélie le remarqua, elle lui sourit d’une manière céleste. Tu me pardonnes donc ? dit-elle avec un son de voix qui allait au cœur. — Oui, ma bien-aimée, répondit Ernest ; oui, je te pardonne, et je te supplie de vivre pour moi !

Ne sois pas à demi généreux, reprit Amélie ; ton pardon était ce que je desirais le plus ; ne trouble pas le plaisir qu’il me cause en formant des vœux que je ne puis satisfaire. La mort est un bienfait pour moi ;