Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/469

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prononcer d’une voix faible : Ernest, est-il bien vrai que tu me pardonnes ? — Je te pardonne, répéta-t-il en lui donnant un baiser. — Je n’ai plus rien à desirer, répondit Amélie en jetant sur lui un dernier regard, où toute sa tendresse était peinte.

Ernest, plein d’un affreux pressentiment, fixe son Amélie, dont la figure céleste n’offre rien des horreurs de la mort. Une douce sécurité est répandue sur tous ses traits ; sa bouche semble encore lui sourire ; ses yeux sont baissés : elle dort, mais c’est d’un sommeil éternel !

Ernest, dont l’effroi s’augmente à chaque moment, appelle Élise qui accourt aussitôt ; elle se jette sur le lit de sa maîtresse, elle lui parle, elle pleure, elle se désespère. Amélie ne répond rien, Amélie ne peut plus répondre ! — Ernest, saisi d’une