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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/474

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d’Amélie : tout le monde versait des larmes, et ces larmes sincères étaient autant d’hommages rendus aux qualités aimables d’Amélie, qui, sans même y penser, avait eu le talent de s’attacher tous les cœurs.

Ernest et le duc se retirèrent enfin ; ils avaient également besoin de solitude pour laisser un libre cours à leur douleur. Que de charmes, de douceur, d’esprit et de vertus la mort venait d’anéantir ! Amélie, sans sa faiblesse, l’eût emporté sur le reste de son sexe ; mais, plus estimable alors, peut-être eût-elle été moins intéressante : si le vice orgueilleux cause l’horreur et le mépris, la beauté repentante, pleurant avec amertume l’erreur qui lui coûte la vie, doit émouvoir un cœur sensible. Les femmes telles qu’Alexandrine méritent sans doute la haine