Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/475

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 233 )

du genre humain. Amélie et celles qui lui ressemblent ne méritent qu’une tendre pitié ; malheur à ceux qui la leur refuseraient.

La mort avait frappé trop subitement Amélie, pour qu’elle ait eu le temps de faire des dispositions : son dernier vœu, son unique desir, avaient été qu’Ernest lui accordât son pardon ; l’Univers qu’elle abandonnait n’avait plus de part à sa pensée ; le plaisir de voir, d’entendre, de sentir Ernest et de lui parler, avait pu seul réveiller pour un moment ses organes affaiblis.

Le duc fit élever à grands frais un mausolée magnifique à son Amélie ; le temps, au lieu d’adoucir ses regrets, ne fit que les accroître, en le convainquant qu’il chercherait en vain à réparer la perte qu’il avait faite. Son cœur ne put se rouvrir aux doux sen-