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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/51

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Amélie ! que deviendrait-elle alors ? Soumise aux caprices d’une belle-mère ; dépouillée de sa fortune par des enfans qui viendraient peut-être lui ravir jusqu’à la tendresse de son père ! quel tableau ! — Non, s’écria M. de Saint-Far, dans un accès d’enthousiasme ; non, je ne serai pas assez barbare pour sacrifier mon Amélie à mes plaisirs ; et, dussé-je être à jamais malheureux, je jure, ô ma chère Adèle, poursuivit-il en fléchissant un genou devant un portrait de sa femme, je jure par ton ame céleste de ne jamais former d’autres liens !

Amélie, après avoir séché ses larmes accourait demander à son père le pardon de sa chimérique offense ; elle ouvre la porte, et le voit à genoux devant le portrait de sa mère. La surprise la rend immobile, son émotion redouble en l’entendant prononcer