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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/52

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son serment ; et ne pouvant plus réprimer les divers sentimens qui l’agitent, elle court se jeter dans les bras de son père. M. de Saint-Far, interdit, mais glorieux de l’effort qu’il vient de faire sur lui-même, la presse sur son cœur, et lui demande mille pardons dont elle ne conçoit pas le sens. Amélie s’efforce de le calmer, il l’embrasse, il lui sourit, et le plaisir vient enfin chasser de son front les soucis qui l’assiégeaient quelques instans avant.

Quel que fût le triomphe passager de la tendresse paternelle, l’amour ne perdit pas ses droits. Deux jours après, M. de Saint-Far retourna chez Alexandrine, croyant avoir fait un effort héroïque en passant un jour sans la voir. Il en fut reçu avec un abandon si plein de charmes, qu’il oublia la nouveauté de leur liaison,