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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/60

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congé d’Alexandrine, se promettant bien d’être une autre fois plus circonspect, ou de prendre mieux ses précautions. Amélie avait treize ans, et sous beaucoup de rapports, elle était très-avancée pour son âge ; mais n’ayant jamais lu de romans, n’ayant jamais été entourée que de personnes sages et discrètes, elle était, sur tout ce qui concerne l’amour, dans une parfaite ignorance. Son père poussait le scrupule jusqu’à lui interdire toute espèce d’intimité avec les jeunes personnes de son âge. Une vieille gouvernante sévère, mais douce, était chargée de la veiller sans cesse ; et la fille de cette femme qui avait environ deux ans de plus qu’Amélie, et qui avait été la compagne de son enfance, la servait en qualité de femme de chambre. Cette jeune personne, pour laquelle Amélie avait