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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/63

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prestige de l’amour. Quant à moi, je n’ai pas assez d’orgueil pour croire qu’il soit en ma puissance de résister sans cesse au penchant qui m’entraîne vers vous ; mais j’en ai trop pour supporter l’idée de mon déshonneur. Il faut donc, mon cher Saint-Far ; il faut, quoi qu’il m’en coûte… ne plus nous voir ». »

Ô ciel, s’écria M. de Saint-Far ! Alexandrine, pouvez-vous me tenir un pareil discours ? croyez-vous que je consente jamais à vous perdre, et que la terre puisse recéler un endroit assez obscur pour vous soustraire à mes yeux ? Non, mon amie, n’essayez pas de me livrer au désespoir, cet effort serait inhumain, et vous n’en remporteriez pas même l’affreux triomphe de vous dérober à mon amour ; et d’ailleurs que pouvez-vous craindre ? est-ce