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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/64

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une passion comme la mienne qui doit vous alarmer ? Certaine d’être adorée, de l’être toujours, pourquoi refuseriez-vous de me rendre le plus heureux des hommes ? Ce pouvoir irrésistible qui nous attire l’un vers l’autre, qui nous fait éprouver les mêmes desirs, qui nous égare par les mêmes transports ; croyez-moi, ma chère Alexandrine, ce pouvoir est plus qu’humain. Vous chercheriez en vain à nous y soustraire ; et s’il est écrit que nous devons être heureux l’un par l’autre, à quoi bon y mettre obstacle ? pourquoi différer l’instant de notre bonheur ? »

« Saint-Far », reprit madame Durancy, « tous les hommes à votre place tiendraient le même langage ; ils ne peuvent aimer une femme sans desirer avec fureur la posséder tout entière ; son ame, son cœur, ses sen-