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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/65

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timens les plus tendres, ses pensées les plus secrètes, tout est à vous, tout est pour vous, et ce tout ne vous suffit pas ; c’est moins encore l’attrait du plaisir qui vous guide que la gloire du triomphe. Vous savez que, lorsque nous avons accordé ce que vous sollicitez avec tant d’ardeur, notre félicité, notre repos, jusqu’à notre existence sont en votre pouvoir, et ce n’est que cette domination sans borne qui peut contenter votre humeur altière ; mais non moins altière que vous, je ne puis supporter l’idée d’avoir un maître, et peut-être après avoir regretté la perte de ma liberté, de pleurer la fin de mon esclavage.

« Ô mon amie », reprit M. de Saint-Far, « vous ne pensez pas que je puisse jamais cesser de vous aimer. Où pourrais-je trouver une femme qui vous égalât ? Chaque jour je vous